Vieux Mareuil : quelques éléments historiques
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e mot Mareuil est d’origine gauloise, composé de °maro (= grand) et de °-ialo qui désignait un espace découvert, une clairière. Ce n’est donc pas un personnage qui a donné son nom à ce lieu, d’autant moins que l’IGN répertorie 18 lieux qui portent ce nom.
Ce nom se trouve au XIIe siècle sous deux formes qui notent la même prononciation : Maroll en 1109 et Maroill en 1151. Au XVIe siècle apparaît l’opposition entre Mareuil Neuf et Vieux Mareuil ou « le jeune Mareuil » et « le vieux Mareuil ». Le même toponyme désigne deux lieux qu’il faut différencier.
La forme latine Vetus (= vieux) Marolium apparaît au XIIIe siècle, époque où fut édifiée l’église. La forme occitane Vielh Mareulh apparaît au XVIe siècle pour être ensuite francisée en Vieux Mareuil.
Le nom du ruisseau qui traverse Vieux Mareuil, la Belle, peut représenter la francisation de l’occitan bella (aiga) « belle eau », venant du latin bella aqua.
Bien avant les Gaulois, le territoire était habité par les hommes du Magdalénien (–16 000 à –9 000 avant notre ère, époque de Lascaux) qui ont laissé leurs traces dans la grotte de Fronsac.
Le bourg est bâti sur l’emplacement d’une villa gallo-romaine. Les fouilles effectuées au 19e siècle ont mis à jour une mosaïque déposée au musée du Périgord, mais qui a malheureusement disparu.
La paroisse existait déjà en l’an 800 et devait par la suite éclater avec les nouvelles paroisses de Saint Pardoux, Saint Priest et Saint Sulpice.
Jusqu’à la Révolution, Vieux Mareuil est le siège d’un archiprêtré dont dépendent les paroisses d’alentour. Après le Concordat de 1801, Mareuil qui est déjà le chef-lieu du canton devient le siège du doyenné et Vieux Mareuil n’est plus qu’une simple commune.
Sous l’Ancien Régime, Vieux Mareuil fait partie de la baronnie de Mareuil et n’a jamais constitué une seigneurie. En 1789, la baronnie de Mareuil appartenait à la famille de Talleyrand. M. de Talleyrand y avait droit de justice qu’il déléguait au juge des paroisses de la baronnie. Il percevait la moitié des dîmes. Le bénéfice de Vieux Mareuil n’était donc pas très recherché.
La paroisse puis la commune de Vieux Mareuil est une des plus étendues du Périgord ou de la Dordogne : 2 700 ha. Lors de la constitution des communes en 1790, le village de Puyréal qui dépend de la paroisse de Vieux Mareuil est rattaché à Monsec. En 1867, la section de Saint-Laurent est réunie à la commune de Mareuil.
Démographie ancienne (un feu compte 4 ou 5 personnes en moyenne) :
1692 : 360 feux 1694 : 201 feux 1713 : 260 feux 1745 : 375 feux
1769 : 340 feux 1774 : 334 feux 1789 : 340 feux
Démographie contemporaine (habitants) :
1790 : 1079 1800 : 1068 1806 : 1059 1820 : 1075 1851 : 1086 1861 : 1002
1872 : 935 1881 : 916 1891 : 807 1901 : 689 1911 : 694 1921 : 600
1931 : 612 1936 : 568 1946 : 554 1954 : 467 1968 : 393 1975 : 398
1982 : 384 1990 : 350
Etude de Pierre Terrain ;
Sources :
Ch. Tanet et T. Hordé, Dictionnaire des noms de lieux du Périgord, Fanlac, 2000
A. Dauzat et Ch. Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, 2e édition, Librairie Guénégaud
G. Florenty, Paroisses et communes de France –Dordogne, CNRS Editions, 1996
A. Higounet Nadal, Histoire du Périgord, Privat,1983
B. Lachaise, Histoire du Périgord, Fanlac, 2000